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Présentation de la soirée de soutien

Édito de l’année

I

l n’est pas aisé choisir un seul film pour cette soirée qui doit se substituer à une édition du festival de cinéma italien contemporain qui se déroule habituellement sur 5 jours avec sa programmation de 22 films. Ce film se doit d’être conforme à ce qui fait l’identité même de ce festival.

Depuis sa création Viva il cinema fait la promotion du cinéma italien contemporain en privilégiant les premiers ou seconds films réalisés par de jeunes réalisateurs. De plus il nous a toujours paru essentiel de donner de l’Italie une image la plus juste qui soit en nous démarquant des stéréotypes habituellement utilisés et en parcourant la diversité géographique, culturelle, sociale et politique de ce pays si proche et souvent mal connu. Dans ce pays hyperpolitisé de par sa situation géographique et son histoire, la notion de frontière est une question centrale. Après s’être située à la frontière entre l’Est et l’Ouest à l’époque de la guerre froide, l’Italie l’est aujourd’hui entre le Nord et le Sud, dans une nouvelle partition du monde. C’est dire que la question des migrants est importante pour le cinéma italien contemporain surtout lorsque cette question croise celle de l’écologie.

Programmer Delta, le second long métrage de Michele Vannucci qui est venu à Viva il cinema en 2018 présenter son premier film, Il più grande sogno, répond à nos attentes.

Dans ce film que nous vous présentons en avant-première, Michele Vannucci nous fait découvrir le delta du Pô, fleuve nourricier de toute l’Italie qui est abîmé aujourd’hui par la pollution et soumis aux désastres écologiques. C’est un lieu qui a disparu des écrans de cinéma et qui n’appartient donc plus à notre imaginaire comme ce fut le cas au temps du néo-réalisme, de Païsa de Rossellini.

Michele Vannucci met ses pas dans ceux de ses aînés, notamment Giuseppe De Santis (Riz amer, 1949) pour qui l’observation méthodique de la réalité est fondamentale avant de s’élancer dans l’écriture d’un film. Il a partagé pendant deux ans la vie des populations qui vivent du fleuve, pêcheurs et braconniers roumains.

Dans cette nouvelle frontière qu’est le delta du Pô, les pêcheurs sédentaires doivent défendre leur territoire face à l’arrivée de braconniers roumains poussés par la faim qui ne respectent aucune règle de l’éco-système.

Dans ce western écologique où l’Etat est défaillant et la loi inefficace, les pulsions les plus obscures se libèrent et se cristallisent dans l’affrontement acharné de deux hommes, interprétés par Luigi Lo Cascio et Alessandro Borghi.

Le film ne se construit pas sur une vision morale du monde qui distinguerait d’une manière manichéenne ces deux hommes. Ce ne sont pas des héros mais des êtres qui luttent pour leur survie.

Ce film est une métaphore à travers laquelle bien des hommes pourraient se reconnaître, pas seulement en Italie, des hommes qui auraient le sentiment d’être des oubliés, des invisibles.

Buona visione!

 

Louis D’Orazio

Directeur artistique de Viva il cinema !

Le mot de la Vice-présidente

N

ous fêtons cette année les 10 ans du festival Viva il cinema! et cela nous semble extraordinaire d’être toujours là. Cela est d’autant plus vrai dans cette période où le cinéma vit une crise inconnue jusqu’alors.

Pour cette date anniversaire, nous aurions souhaité un festival éblouissant et inoubliable mais nous voilà contraints de renoncer à une programmation riche, aux temps d’échanges avec les réalisateurs transalpins, aux remises de prix et à toute l’émulation culturelle et le plaisir que nous aurions pu vous offrir pour nous limiter à proposer une soirée, un film.

La crise sanitaire n’a pas été sans conséquences sur notre dernière édition, laissant nos finances à mal. Les subventions sollicitées auprès de nos financeurs publics n’ont pas pu s’élever à la hauteur de nos besoins. Les collectivités territoriales font part de leurs contraintes budgétaires en partie en raison de la crise de l’énergie et de l’inflation généralisée.

Nous rencontrons les mêmes préoccupations, assorties d’un manque de moyens humains et nous ne pouvons que partager les vives inquiétudes du monde de la culture. Le festival du cinéma italien contemporain de la ville de Tours pourra-t-il vivre ou allons-nous, impuissants, le voir rendre son dernier souffle en 2023 ?

Nous sommes très touchés par vos témoignages et l’expression de vos regrets. Cette année nous ne pourrons pas faire moins que de vous faire partager ceux de plusieurs professionnels du cinéma italien qui se souviennent de leur passage au festival de Tours.

Viva il cinema! repose sur l’action de bénévoles qu’il est important de saluer pour leur engagement et l’énergie qu’ils déploient afin que le festival existe. Cet événement ne peut vivre qu’avec le soutien de la DRAC, la Région Centre Val de Loire, le Département, la Ville de Tours et l’Université que nous remercions. Un mécénat attentif à la présence de la culture italienne en France est également indispensable pour que le festival de cinéma italien contemporain de Tours demeure incontournable dans le paysage culturel local.

Votre présence constituera un grand soutien et nous vous attendons nombreux pour partir avec nous, à la découverte de nouvelles émotions.

 

Catherine Buizza
Présidente par intérim de Viva il cinema !